L’empreinte cathare

Aux alentours de l’an mil, la religion cathare a commencé à se développer dans notre région. Cette religion, dualiste (qui pensait la terre crée par le diable) s’est ancrée dans la population mais aussi chez les seigneurs.

On parle beaucoup aujourd’hui des châteaux cathares, mais tout le pays était habité par des gens qui croyaient, les sermons des parfaits : les hérétiques.

Notre village était situé dans le comté de Toulouse qui ne faisait alors pas partie de la France.

Le catharisme était à son apogée en 1167 avec le concile cathare de St Félix Lauragais ( à 7km) qui a organisé l’église cathare dans tout le sud.

Devant l’augmentation de son importance, l’église catholique romaine, de plus en plus délaissée par les fidèles, voulut réagir. Cela était une aubaine aussi pour le roi de France et ses vassaux, à la recherche de nouvelles terres pour agrandir leur influence.
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En 1209, la croisade contre les albigeois fut lancée, la première orientée, non plus au loin contre les infidèles mais en terre chrétienne contre des chrétiens. Elle donna lieu, comme toute guerre a bien des massacres. En particulier, pour ce qui nous concerne, au bûcher du village Des Cassès à 2,5 km et à la destruction de son château. On en voit au nord l’emplacement dominant la plaine,depuis St Paulet. Sur ce bûcher furent jetés plus de soixante hérétiques!

Notre village comme tous ceux alentours étaient conquis par la nouvelle religion, Il est cité à plusieurs reprise par des gens qui ont été interrogé par l’inquisition. Les registres des inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de St Pierre de 1245-1246 (le manuscrit MS 609, archives de Toulouse) ont en effet été conservés et l’on peut apprendre par exemple que :
« A Saint Paulet, A saint Julia, parfaits et parfaites étaient installés publiquement depuis des années »1

ou encore :  » Stéphane Domenec, son frère Toulsain, et sa soeur Toulsaine tiennent publiquement

représentation d’un hérétique au bûcher
(figurant au bas d’un projet de bulle pontificale sollicitée par Alphonse de
Poitiers, frère de Saint-Louis vers 1250)

maison « vers 1210 »2.

L’implantation était telle que le bas clergé était sinon gagné par l’hérésie, du moins très fraternel avec les cathares : « Dans St Paulet occupé par Amaury de Montfort, le prieur Guillabert Alzieu hébergeait chez lui le diacre hérétique Bouffil et son compagnon Pierre Couloume ; il pouvait le faire impunément, grâce aux lettres de réconciliation qu’il avait obtenues, en leur faveur, de l’archevèque de Narbonne avec qui il était très lié. »3

Mais il n’est pas exagéré de dire que toute la hérarchie de l’église se mobilisa contre l’hérésie occitane. Cette période meurtrière vit toute la région rattachée au domaine de France, avec des péripéties comme le massacre des inquisiteurs à Avignonet Lauragais en mai 1242, à 10 km au sud de St Paulet.

Pour en savoir plus sur le catharisme on peut consulter par exemple : http://www.cathares.org/catharisme.html

1L’épopée Cathare, Tome I, Michel Roquebert, Editions Privat, 1977 :p. 391

2Idem, p. 535

3Idem p. 146